Après avoir pêché dans le
réservoir Seine (appelé également lac
d’orient) en 2003 avec quelques petits poissons à la
clé, j’ai décidé de pêcher dans le Lac
du Temple en Mai dernier. Le résultat a été
très décevant (capot) et ma femme (Babeth pour ceux ne la
connaissent pas) a eu du mal à m’accepter à la
maison sans pellicule à développer.
En septembre, j’avais prévu une petite session
là-bas en espérant prendre ma revanche (il y a
intérêt sinon je ne peux pas rentrer chez moi, Babeth a
été ferme !)
Arrivé au lac (il n’y a qu’un carpiste), je passe
l’échosondeur sur le poste qui me parait
intéressant et je pose mes repères à
proximité de souches et dans des profondeurs différentes.
Deux cannes pêchent en spot, une autre sur un coup amorcé
à la graine et la quatrième positionnée à
côté de ce coup.
Comme le mois dernier, je ne vois aucune activité
et la première nuit ne donne absolument rien (ça commence
mal, qu’est ce je vais raconter à Babeth ?).
La deuxième nuit, j’ai un bip, puis 2, puis 3. Je me dis
que c’est certainement une brème ou une tanche et je
prends mon temps car j’ai du mal à émerger. Je
prends ma canne, tend le fil et constate que mon montage s’est
déplacé complètement sur la gauche. Le poisson
s’est pris dans une souche et se décroche….. Mon
hameçon (un raptor) est ouvert (bon sang, c’était
sûrement mon autorisation de rentrer chez moi).
Troisième nuit, rien. J’en connais une qui va gueuler !
Ce lac me fruste car il fait 1800 hectares et le secteur de nuit est
tout petit. On ne peut par chercher le poisson et mettre toutes les
chances de son côté pour … rentrer chez soi !
Je décide alors de déserter les lieux, direction le Lac AMANCE (une mare de 490 ha).
Il communique avec le temple par un canal de jonction. C’est la
première fois que j’y mets les pieds et
j’espère que je n’aurais pas la « pouasse
» comme sur l’autre plan d’eau. Ici, il n’y a
du monde qui pêche, mais j’ai de la chance car une belle
pointe est libre. Il n’ y a pas beaucoup d’obstacles ni
herbiers, mais je pêche sur le prolongement de la pointe. Mes
montages sont alors placés dans des profondeurs allant de 2
à 7 mètres. J’y pêcherai 3 jours et 3 nuits.
Il n’y a pas plus d’activités ici qu’au Temple
et je le sens mal (il y en a une qui ne va pas être contente !)
Les deux premières nuits ne m’apportent
rien je mets en place des tas de stratégies (j’ai des
suées rien qu’à l’idée de devoir
dormir dans le garage !)
La dernière nuit, le montage placé dans 7 mètres,
esché de 3 tigers nuts équilibrées
accompagnées d’un sac PVA remplit de morceaux de noix
tigrées et de tiger slim, me donne enfin une carpe. Vous ne
pouvez pas savoir comme je suis heureux d’avoir gagné le
droit de dormir dans mon lit.
Durant la semaine, il n’y a eu que 2 carpes pour 11 carpistes
(peut-être d’autres poissons passés sous silence)
C’est encore un lac qui fait chauffer les neurones pour
piéger les carpes, mais c’est justement cela qui est
très intéressant.
Dans deux semaines, j’y retourne pour 6 jours en espérant
que les carpes entrent dans une période de boulimie pour gagner
cette fois-ci, le droit de regarder la télé (elle ne
rigole pas Babeth !)
Là, il y a un break entre les deux sessions, vous pouvez en profiter pour aller faire pipi.
Ca y est ? Bon, alors reprenons ………
Deux semaines se sont écoulées, l’heure est
arrivée, je pars pour ARMANCE. Sur la route je me suis dis
« Fab, t’es mal barré, t’es sur le
périph de Paris et T’as loupé la sortie !
Pas panique, je prends la prochaine, je tomberai bien sur mes pieds ….. ERREUR !
Je me suis retrouvé dans le bois de Vincennes où il y a
des charmantes dames dans des camionnettes qui attendent de charmants
Messieurs. Après plusieurs détours et demi tours,
j’ai enfin retrouvé ma route.
J’arrive à AMANCE au petit
matin. La galère continue, les seuls postes qui restent, se
trouvent au fond de petites anses dont l’accès pour les
carpes, est barré par les carpistes qui se trouvent sur les
pointes. La pêche est impossible, je préfère
m’installer sur un poste qui me donne confiance, le moral en
dépends surtout lorsque l’on pêche seul.
Je laisse tomber ce lac et je vais au Temple, mon vieil ennemi…………..
S’installer, sonder, pêcher, dormir…. Jusqu’au
petit matin sans départ (ça y est, ça recommence).
J’ai quand même une visite madame Tan tanche qui adore les noix tigrées.
Le deuxième soir vers 21h45, j’ai encore la visite de
madame Tan tanche qui décidément raffole des graines. A
22h30, un départ, un vrai, je n’y crois pas !
Elle a mordu à 4 noix tigrées équilibrées posées sur une poignée de tigers.
Ce montage était placé dans 2 mètres d’eauà 40 m du bord. C’est une petite miroir qui me fait
énormément plaisir car elle se défend comme un
diable.
Le lendemain matin, la séance photo fut sportive. Je
l’immobilise mais il y a un retournement de situation car
maintenant c’est elle qui m’immobilise.
Après quelques minutes de négociations, elle se laisse enfin photographier. En la remettant à l’eau, je lui demande de m’organiser une rencontre avec le « Tyson » du lac (c’est une miroir énorme qui bouffe les oreilles des carpistes), mais elle repars sans retourner une seule fois et en restant muette comme une carpe (elle est facile celle là). Pendant les journées, il ne se passe rien . Pour le troisième soir, je place un montage à 150 mètres dans 6 mètres d’eau avec 2 grosses noix tigrées sur le cheveu accompagné d’un sac soluble remplit de tigers.
22 h45 : départ, bloqué, décroche, crise de nerf,
déprime. Il y a trop de souches dans cette zone et je
pêcherai dorénavant plus près. 3h45 : madame Tan
tanche vient me revoir (elle est sympa mais un peu pot de colle quand
même) Le reste de la nuit ne donne pas de départ mais je
n’arrive pas à dormir car nous sommes en période du
brame et donc les cerfs n’arrêtent pas de hurler. Je crois
qu’ils crient « donnez moi une meuf ! Et dire que
j’en ai vu plein au bois de Vincennes. Bon, leurs mœurs ne
me regardent pas, mais j’espère sincèrement
qu’ils ne vont pas me confondre avec une biche.
Quatrième nuit, à 1 heure du matin, un départ se
produit sur 3 grosses noix tigrées dans 5 mètres
d’eau à 100 mètres du bord. Après un beau
combat, j’épuise une jolie commune. Je la mets rapidement
au sac et je ne frime pas, car il y a les excités qui hurlent
toujours.
Cinquième nuit : rien de chez rien. Ça fait maintenant
deux nuits que madame Tan tanche n’est pas revenue me voir. Elle
est chiante mais elle me manque.
Ses grosses lèvres me faisaient penser à une blonde américaine qui courait sur les plages de Malibu.
Sixième nuit : toujours rien, mes coups ne donnent plus rien. Il
faut que je trouve une solution pour la dernière nuit.
A la tombée de la nuit, j’ai quelques bips qui me font
dire que ma copine PAMELA est revenue dans le coin. Elle n’a pas
résisté à une pop-up carnée
accompagnée de pellets. Je te ramène le poisson, Mais
oui, c’est bien elle Pamela « Andertanche » en
personne. Ah la la…, sacrée Pam, tu n’auras fait
ch….
Comment vais-je faire pour replacer ma ligne
précisément maintenant qu’il fait noir comme le
fond de mes sacs de conservation.
Durant la nuit, j’ai un départ mais de courte
durée. Je prends contact mais le montage est bloqué et je
perds le poisson. Ce sera le dernier départ de la session.
Cette année, les sessions que j’ai fait ont
été plutôt catastrophiques. J’ai fait
l’erreur de vouloir à tout prix sélectionner des
grosses carpes. A chaque fois, les départs se sont produits
lorsque je mettais en place des stratégies « pour toutes
les carpes »
La traque des grosses méméres est
très difficile techniquement et moralement car les mammouths ne
sont pas nombreux et les capots sont courants.
Mais j’y arriverai un jour, j’y arriverai …………….
Fabrice Duhamel
Le 01/12/2003