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UNE RENTREE AU BORD DE L'EAU

Par Tbr, le 19/12/2006 à 20h17

En Normandie (basse et haute), il n'y a pas trente six étangs. Avec mon frère Denis, nous avons décidé de faire une session de 5 jours ensemble dans un plan d'eau d'une cinquantaine d'hectares situé du côté de Mufflin dans la présipauté de Groland. Ce sera, pour le début du mois de septembre, une rentrée scolaire au bord de l'eau.


Ce plan d'eau, géré par la fédération départementale, possède des fonds intéressants avec des fosses, des plateaux, des cassures... et un cheptel carpe attrayant (jusqu'à plus de 20 kg). Le problème c'est l'environnement bruyant et le fait que ce soit une base nautique avec, en plus, des anti-pêcheurs qui nous mettent des bâtons dans les roues (passent intentionnellement en zodiac près des cannes, ne veulent pas ouvrir la barrière qui donne accès aux berges...).

Bref, après de longs mois sans pêcher, je me re-motive grâce au frangin et prépare la session avec plein d'espérance. Fabrication de bouillettes fishmeal/scopex d'un diamètre de 30mm (comme dans le bon vieux temps). Elle seront dédiées à un seul et unique poste où je placerais un montage spécial big fish (l'espoir fait vivre, pour ma part elle me fait pêcher). Préparation de 40 litres de tigernuts et 20 litres de maïs cuit et sucré. Plus tard, Ludo, qui revient de session, me donne 2 seaux supplémentaires de noix tigrées. Avec tous ça je n'ai plus qu'à espérer une frénésie alimentaire de mes copines à nageoires. Le but de cette session est de faire un maximum de carpes avec un poisson bonus d'au moins 18kg grâce aux bigs boilies.

Le matériel est passé au crible et je demande à mon poto Christoche National son echosondeur pour me permettre de gagner un temps précieux pour le sondage.
Je monte des bas de ligne en fluorocarbone d'un diamètre de 47/°° (je ne descends jamais en dessous de 40 car j'ai déjà perdu des poissons lorsqu'il faut brider un peu plus fort). Les hameçons sont des "Raptor T6" (ESP) n°4 pour les tigers et des "Continental boilie hook" (Drennan) n°1 pour les jumbos.

Mordi, je charge la voiture et part pour 5 jours de pêche. Arrivé sur les lieux, je mets le bateau à l'eau et le charge comme une mule. Après 10 minutes de rame, j'arrive sur le poste, vide le bateau et installe l'echosondeur. Bruno me rend visite, il vient d'amorcer un poste sur la berge opposée, il connaît bien le plan d'eau et n'est pas avare de renseignements. Il m'explique dans le détail le relief du fond. J'absorbe comme une éponge (un petit coucou au passage à Bob) les infos qu'il me donne pour mettre toutes les chances de mon côté pour faire du fish.
Une fois Bruno partie, je m'empresse d'aller echosonder et de mettre des repères rapidement car le soleil ne va pas tarder à se coucher. Je place les lignes à différents endroits et fini d'installer mon campement dans le noir.

Credi matin, j'ouvre les yeux et je me dis que ça commence mal: première nuit capot! Après un bon petit déj je vais echosonder plus sérieusement car cette fois-ci j'ai tout mon temps.
Durant 2h30 je repère précisément des spots qui me paressent intéressants. Une ligne, eschée de 2 noix tigrées allégées avec un amorçage de 2 ou 3 poignées de tigers, sera placée sur un plateau régulier dans 4,80m d'eau situé juste derrière un chenal d'une profondeur de 6 mètres.
Je trouve plus loin un plateau dans 2,90m à 3,10 m. J'y place un repère juste au bord de la cassure et un autre 40m à la diagonale et qui délimite le plateau. Je ferais un amorçage qui consistera à vider un seau de maïs et de tigernuts sur 2 jours entre ces 2 repères (je n'en mets pas plus car je n'ai aucune idée du nombre de poissons qu'il y a dans le plan d'eau). J'espère ainsi créer une recherche active des aliments par les poissons.
La 4ème ligne sera placée dans le chenal (6m de fond). Elle sera eshée également de noix tigrées allégées plus 2 à 3 poignées de graines.

Dans l'après-midi mon frère arrive, il s'installe et part repérer sa zone de pêche. Nous avons la visite d'Anthony qui nous donne également de bons conseils (souvenez-vous, il a gagné l'enduro de Vezin cette année avec son pote Fabien). Je retrouve le bon esprit carpiste de ceux qui ne sont pas avares de renseignements. Quant à moi je place ma 4ème canne en bordure avec un montage tricheur (bouillette + tiger) avec une poignée de boilies.

Mon frangin fini de s'installer dans le noir, et nous passons une agréable soirée en compagnie d'Anthony.
La nuit passe, j'ouvre un œil et me rend compte qu'une fois de plus, en se joudi matin, il n'y a pas eu de départ. Mais vers 9h45, un détecteur de Denis se met à hurler. On monte dans le bateau, la carpe ne se laisse pas faire. Mais une fois dans l'épuisette, on reprend la direction de la berge. A mi-chemin, biiiiiiiiiiiiiiiiip un départ sur ma canne en bordure! Non dé Diou! Je n'y crois pas , je viens de passer 48h capot et c'est quand je m'absente 10 minutes que ça décolle. On ne recommencera pas la même bêtise. On rame comme des fous. Des pêcheurs qui se trouvaient pas très loin sont venus sur notre poste, on leur crie de prendre la canne. Arrivé sur les lieux je prend la canne et l'épuisette mais le poisson et déjà à 5 mètres. Pour ces premières prises de la session on a un beau doublé de miroirs pesant 12kg400 et 13kg800. Fabien vient nous voir au bon moment, il nous aidera à prendre les photos.
Dans l'après-midi, Anthony arrive pour pêcher 24h. Mais la nuit suivante nous sommes tous capot. Cette journée de dredi sera consacrée à la recherche d'autres spots. Cette fois-ci, j'opterais pour des noix tigrées décollées du bas de ligne. Avant de partir, Anthony me place un repère sur un haut-fond qu'il pêchait. Entre temps, Bruno revient sur son poste amorcé pour pêcher. 
Sadi, 2h du matin, j'ai un départ sur le plateau où j'avais changé la technique. C'est une petite miroir qui me réconforte sur la technique employée. Vers 9h15, Denis a un départ et fait une commune. Lors de la séance photo, un départ ce produit sur le montage placé sur le haut fond d'Anthony. Ce sera une petite commune d'à peine 5 kg. Bruno, quant à lui, aura fait 2 communes jusqu'à 11kg.

Plus tard dans la journée, je remarque que ma ligne est détendue (montage du plateau), je prend contacte mais le poisson est tanké à une cinquantaine de mètres du coup en direction de la fosse... c'est la casse. Cette journée sera calme sur nos batteries mais sur l'eau c'est l'anarchie: Canoës, Pédalos (qui sont tous attirés par les repères et qui ne peuvent s'empêcher de les prendre...la rage), zodiac avec moteur thermique, jet-skis, ski nautiques et, cerise sur le gâteau, hydroglisseur stationné à 50m de nous et qui fait un bruit de "ouf"! Bien sûr, tout ce beau monde passe près de nos cannes.

Pour la dernière nuit, je décide de mettre le montage spécial mammouth juste pour le fun mais je n'y crois pas vraiment, quoique tout est possible.
Gromanche, 5 heures du matin, départ sur ma batterie mais je ne réagis pas, quand je me lève, mon frère est déjà sur la canne, le poisson continuant à prendre du fil, il prend contact. Je vois la canne pliée en deux et Denis me dit que le poisson ne bouge pas, peut-être bloqué dans un obstacle ou alors c'est la "big one". Malgré tout il sent des coups de tête. Je lui dis: Heu, c'est la bouillette de 30! Ho pinaise, je monte vite dans le bateau en espérant que le poisson ne se décroche pas ou ne casse la ligne. Je tremble, je dois avoir à ce moment là 25 ou 26 de tension! A l'aplomb du poisson, il ne décolle pas du fond (en fait je ne bride pas trop dur), et il me promène un peu. Je pompe un peu plus et il monte assez rapidement, dans la lueur de la lune (elle était pleine il y a 3 jours et le ciel est dégagé), je me rend compte que la carpe n'est pas si grosse que ça. Une fois dans l'épuisette et retourné sur la berge, nous pesons le poisson qui ne fait qu'un peu plus de 14 kg (j'avoue qu'au départ, en montant dans le bateau, j'espérais avoir atteint mon but: une + de 18). Je ne suis pas trop déçu car elle m'a donné énormément d'émotion. Je la mets au sac et discute un peu avec mon frère...départ sur l'autre canne (celle du plateau), prise de contact, je ramène le poisson du bord, il n'a pas lutté mais ne se laisse pas mettre dans l'épuisette. Denis me dit que la carpe n'est pas si petite que ça. Quand on la voit sur le tapis de réception, on s'aperçoit qu'elle est plus grosse que la précédente. Le peson nous indiquera 15kg600. Elle n'a pas la même morphologie que l'autre, elle est plus ronde et n'a pas non plus le même tempérament. Ce sera le dernier poisson de la session.
On n'a pas fait beaucoup de poissons mais il y a une bonne moyenne de poids et surtout de très bons souvenirs de cette session entre frangins. Le rendez-vous est pris pour octobre, on va mettre le paquet pour essayer de faire notre 20+.

Fab.